De petits riens sans importance

D’un milieu éclairé, le jeune Nicolas Kokhlov assiste, depuis Saint-Pétersbourg, aux débuts mouvementés du XXe siècle : guerre russo-japonaise, révolte de 1905, première guerre mondiale, Révolution de février puis d’Octobre 1917, guerre civile… Devenu peintre, il s’enthousiasme pour les idéaux nouveaux, participe aux débats, devient acteur des bouleversements esthétiques, rencontre d’innombrables créateurs engagés. Mais les événements se précipitent : mouvements des armées, arrestations, exécutions, famines, épidémies changent la donne.    Publié en 1932, pendant l’exil en France du peintre Georges Annenkov (mort en 1974), ce livre partiellement autobiographique compose une mosaïque vivante et touffue des convulsions révolutionnaires que connut sa ville natale jusqu’en 1925. Avec lucidité et ironie, il relate le chaos, les travers humains, l’évolution vers un État policier, les millions de morts. Ce texte est l’évocation hétéroclite, déroutante parce que brute, d’une époque de confusion et de désarroi que sut rendre en son temps un artiste aux multiples talents. (S.La. et A.Lec.)