La figure imposante et mystĂ©rieuse de Raoul H. rĂ©pand une ombre glauque sur sa descendance. Un de ses arriĂšre-petits-fils veut absolument savoir qui Ă©tait rĂ©ellement son ancĂȘtre. Avec insistance, il interroge sa mĂšre, ses oncles et fait de longues recherches aux Archives nationales. Il dĂ©couvre finalement que son bisaĂŻeul Ă©tait un des administrateurs provisoires mandatĂ©s par Vichy pour gĂ©rer ou vendre au mieux les entreprises appartenant Ă des juifs, quâil sâest livrĂ© Ă des malversations et a provoquĂ© la dĂ©portation de plusieurs de ses victimes.   Ce deuxiĂšme roman dâAlexandre Seurat se prĂ©sente, tel le premier (La maladroite, NB octobre 2015), comme une enquĂȘte imaginaire, mais bien documentĂ©e, sur des faits rĂ©els. LâatmosphĂšre oppressante de cette famille catholique, traditionnelle et barrĂ©sienne, est bien Ă©voquĂ©e, avec des personnages divers dans leur relation avec le passĂ© : approbation tacite, gĂȘne, honte, refus de la rĂ©alitĂ© ou simple indiffĂ©rence. La recherche fiĂ©vreuse et obsessionnelle que mĂšne le narrateur est servie par une belle Ă©criture et un style appropriĂ©. (P.S. et J.C.-N.)
L’administrateur provisoire
SEURAT Alexandre
