Terminus radieux

VOLODINE Antoine

XXIIIe siècle. La deuxième Union Soviétique est en lambeaux. Le kolkhoze « Terminus radieux » compte encore quelques habitants. Une pile nucléaire enfoncée dans le sol leur garantit eau chaude et irradiation, mais ils semblent immunisés. Dans une Sibérie désertifiée ne sont-ils que des morts-vivants, hors du temps ? L’étrange Mémé Ogould, Solovieï aux redoutables pouvoirs chamaniques et ses trois filles traversent les siècles, hantés par leurs souvenirs, dans le monde d’après la mort où rêves et réalités se confondent. Mais ils ne font pas de cadeaux aux « rescapés »… Antoine Volodine (Songes de Mevlido, NB octobre 2007) a inventé le « post-exotisme » où se croisent onirisme, chamanisme et politique. Avec Terminus radieux – au titre ambigu – il atteint un sommet dans la désespérance et imagine un enfer au-delà des religions et des croyances. Mais après un début accrocheur où des personnages intéressants et un style vivant excitent la curiosité, on risque de se décourager devant des aventures répétitives dans un univers que l’on saisit mal où se mêlent présence du passé et futur apocalyptique. L’écriture très maîtrisée cependant, souvent ironique, ne manque pas de séduction.