La dernière séance

DJAVANN Chahdortt

En 1991, traumatisée par un viol collectif, une jeune Iranienne décide de fuir son pays. À Istanbul, immergée dans l’inconnu et bien qu’encline aux pensées noires, la jeune femme au tempérament volontaire réussit son intégration dans la société turque, avant d’être obligée de s’exiler à nouveau deux ans plus tard : on la retrouve à Paris, chez un psychanalyste. Dans ce roman qu’on imagine en partie autobiographique, les séances de psychanalyse alternent avec les épisodes de la vie de l’héroïne depuis son départ de Téhéran. Les deux angles de vue permettent d’appréhender une réalité terrifiante et les mécanismes intérieurs mis en place pour y échapper. Les méandres de la pensée de la jeune femme et sa libération progressive, grâce à une langue qui n’est pas la sienne et qui lui permet d’exprimer l’indicible, sont décortiqués avec une force et une lucidité rares. Sa capacité à surmonter et à contrer l’adversité force l’admiration. À travers ce livre, Chadortt Djavannn (Je ne suis pas celle que je suis, NB novembre 2011) poursuit son combat pour le respect des femmes sur un ton toujours alerte. Son sérieux cède parfois la place à d’étonnantes pirouettes.