Chardin, la petite table de laque rouge

DEKKER Alice

Dans une confession Ă  son fils, Chardin, fils d’un Ă©bĂ©niste, raconte comment la peinture le mena Ă  l’AcadĂ©mie royale et lui attira la considĂ©ration de Catherine II de Russie, de FrĂ©dĂ©ric de Prusse et de Louis XV qui le logea au Louvre et lui accorda une pension. Il passe en revue l’ensemble de son oeuvre, principalement des natures mortes. Il rĂ©vĂšle aussi ses piĂštres relations avec son fils confiĂ© tout jeune, lors de la mort de sa mĂšre, Ă  sa grand-mĂšre, et qui mourut tragiquement. Ce petit livre vaut essentiellement par la mise en scĂšne de Chardin, commentant son art et ses techniques (le pastel) Ă  propos de ses oeuvres passĂ©es Ă  la postĂ©ritĂ©, comme Une dame qui prend du thĂ© (oĂč apparaĂźt la petite table de laque rouge). MĂȘme s’il fit un dĂ©tour par le portrait, le peintre, admirĂ© par Diderot, Ă©tait surtout soucieux de « rendre sensible la vie silencieuse des objets ». Le milieu artistique du XVIIIe siĂšcle est esquissĂ©. Le ton modeste de la confidence convient Ă  cet autoportrait d’un homme simple, avec ses rĂ©ussites, ses faiblesses et ses chagrins, entiĂšrement vouĂ© Ă  son art.