L’écuyère

ELZBIETA

Une « maman à une place », déjà dotée d’une petite fille, abandonne sa seconde enfant. Tandis que la mère va en prison, l’enfant est recueillie dans un cirque, mais la loi  veut qu’elle soit envoyée au foyer des enfants sans parents. Baptisée Titine, elle grandit, aimée des gens du cirque qui viennent la voir. Surgissent un jour au foyer un oncle et une tante qui l’adoptent. L’oncle est un ogre, la tante une sorcière. Ils exploitent Titine, malmenée par ses « cousins », deux affreux jojos, qui l’accusent des pires méchancetés. C’est un fantôme qui vient à son secours…

Tout l’imaginaire des peurs d’enfant est là,  contrebalancé par une fin heureuse et des images d’une qualité rare : finesse, humour discret sur les méchants, triomphe de l’affection. La grande douceur dans le trait merveilleusement tendre et drôle rappelle Flon-Flon et Musette (1994), dans la façon de traiter de sujets graves avec une touche d’enfance incontournable. Histoire intemporelle de « pauvre petite fille » mal aimée comme on les racontait autrefois, cette évocation est composée de larges bandes illustrées (quatre par pages) ponctuées chacune d’une courte phrase. Tandis que certains adultes y retrouveront des échos autobiographiques indéniables, cette histoire, proche du registre du conte, constitue une merveilleuse lecture de qualité pour les enfants sensibles. 8 ans et plus.