La fleur de Guernica

NOËL James, MONNIN Pascale

HaĂŻti, 21 janvier 2010. Sismo, Ă©lĂšve turbulent, est Ă©lectrisĂ© par la prĂ©sence de Rosemonde, qui s’évade pendant les cours en dessinant. Elle lui parle de Picasso, lui donne la photo d’un tableau : Guernica. À l’heure du dĂ©jeuner, HaĂŻti s’effondre sous les coups de la terre : « une vraie Babel de larmes et de dĂ©sespoir en bloc ». Qui en ressortira vivant ? On dit que la maison de Rosemonde est rĂ©duite en poussiĂšre. Tout continue de trembler, Sismo aussi : de peur, d’angoisse pour Rosemonde qui, telle la fleur de Guernica, Ă©mergera intacte des ruines, au bout de huit jours.

 

Dans un rythme calme, la tragĂ©die est dĂ©crite en mots chargĂ©s de mĂ©taphores poĂ©tiques. Les dessins au pastel gras jouent de couleurs Ă  la fois violentes et chatoyantes pour peindre les effets du cataclysme. Les personnages — sont-ils rĂ©els ? – s’inscrivent dans un parcours qui transcende le drame par le biais de l’art. Dans le tableau de Picasso – qui ne figure pas dans le livre — , cette fleur fragile est le contrechant symbolique Ă  la violence guerriĂšre et Ă  l’anĂ©antissement d’un village par un bombardement. Entre les dĂ©sastres provoquĂ©s par les hommes ou par les soubresauts gĂ©ologiques, le symbolisme parlera-t-il clairement aux lecteurs ?