Magnus

GERMAIN Sylvie

Hambourg, 1943. AmnĂ©sique, Franz-Georg, cinq ans, doit tout rĂ©apprendre auprĂšs de parents inconditionnels du FĂŒhrer. Puis les temps changent. Il comprend mal pourquoi son pĂšre, mĂ©decin, dĂ©truit son uniforme, change de nom, disparaĂźt. Quand la vĂ©ritĂ© l’atteint, la honte et la culpabilitĂ© le submergent. Adolescent, auprĂšs de Magnus l’ours en peluche, relique des annĂ©es sans mĂ©moire, il a une vision de ruines, de feu qui s’abat sur la femme qui lui tenait la main. Il apprend alors qu’il a Ă©tĂ© adoptĂ© et que la souillure du Mal qui l’obsĂšde n’est pas la sienne. À la poursuite du criminel de guerre, de Londres au Mexique, de Rome Ă  Vienne, il est aussi Ă  la recherche de lui-mĂȘme.

Cette histoire de perte d’identitĂ©, d’imposture, d’impossible quĂȘte de soi, d’amour et de deuil aussi, toute linĂ©aire, est entrecoupĂ©e de poĂšmes, chants, citations qui ancrent le rĂ©cit imaginaire dans la rĂ©alitĂ©. Sylvie Germain, sensible, au plus prĂšs du lyrisme qu’elle maĂźtrise avec sagesse (Chanson des mal-aimants, NB octobre 2002), analyse finement l’empreinte du Mal laissĂ©e au cƓur de l’homme.