Dans cette suite Ă Le cahier noir (NB aoĂ»t-septembre 2004), CĂ©line, naine et malheureuse en famille, raconte comment elle a trouvĂ© son bonheur dans l’ambiance exubĂ©rante du « Boudoir », un bordel de travestis dont elle est l’hĂŽtesse. L’Ă©tablissement est l’attraction du quartier des plaisirs de MontrĂ©al et des touristes visitant l’exposition universelle de 1967. Son existence lui plaĂźt par ses amitiĂ©s avec les pensionnaires aux surnoms loufoques, qu’elle considĂšre peu Ă peu comme sa vĂ©ritable famille et qui, comme elle, ont tous plus ou moins des bleus Ă l’Ăąme. PlutĂŽt lamentable mais ponctuĂ©e de fĂȘtes burlesques et d’Ă©vĂ©nements tragicomiques, la vie de la maison est rĂ©gentĂ©e de main de fer par « Madame » que CĂ©line admire malgrĂ© tout. La journĂ©e mĂ©morable Ă l’expo que la tenanciĂšre offre Ă ses « filles » (clin d’oeil Ă Maupassant), est le clou du livre.
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Rien de scabreux malgrĂ© le thĂšme. CĂ©line la naine pose un regard plein de tendresse et d’humour sur ce petit monde qui l’accueille telle qu’elle est. Les sentiments sont finement analysĂ©s, les situations dĂ©crites dans une langue pittoresque Ă©maillĂ©e d’inĂ©narrables expressions quĂ©bĂ©coises. Un rĂ©cit truculent et savoureux.
