Ă quarante-quatre ans, cette Parisienne, issue de la bonne sociĂ©tĂ© intellectuelle et nageuse acharnĂ©e, rĂ©volutionne sa vie ; elle se raconte trois ans plus tard. MariĂ©e depuis vingt ans, mĂšre dâun jeune garçon, elle sâaffirme soudain, et avec force, homosexuelle, puis elle demande le divorce. Elle a abandonnĂ© son mĂ©tier dâavocate, Ă©crit un livre qui a dĂ©plu Ă son entourage. Son mari sâoppose Ă la sĂ©paration et lui refuse la garde de leur enfant, quâelle voit de moins en moins.  La trame de ce deuxiĂšme roman de Constance DebrĂ© est Ă nouveau, dans un rĂ©cit Ă la premiĂšre personne, trĂšs autobiographique. Sa dĂ©rive dĂ©libĂ©rĂ©ment choisie, revendiquĂ©e, est une descente aux enfers, Ă force de libĂ©ration, de dĂ©nuement matĂ©riel et intĂ©rieur jusquâau dessĂšchement et de nomadisme dâamante en amante. Les nombreuses scĂšnes de sexe sont brĂšves, parfois brutales. La narratrice refuse tout attachement, sauf pour son pĂšre et surtout pour son fils qu’elle aime tendrement : elle veut tuer toute Ă©motion, l’amour, la famille… Le titre est une antiphrase provocatrice. LâĂ©criture, sĂšche, rapide, froide, sans dialogue, Ă©pouse parfaitement la dĂ©molition systĂ©matique des « bons sentiments » et la romanciĂšre assume avec sincĂ©ritĂ©, mais non sans arrogance, le dĂ©sagrĂ©ment de ses excĂšs. (A.Le. et M.Bo.)
Love me tender
DEBRĂ Constance
