Voir c’est décevoir (Emily the strange)

REGER Rob

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Toute habillée de noir et flanquée de son inséparable chat noir Mystery, étrange petite fille qu’Emily, dont le regard se perd dans son miroir… La façon dont travaille son oeil, qui a le pouvoir de lui faire voir un monstre au travers d’une fleur, est étudiée en version schéma scientifique humoristique. Ainsi tout ce qu’elle regarde prend tour à tour la couleur de l’étrange : des illusions d’optique à la Escher, le chat de chiffon qu’elle recoud à grands coups d’aiguille, un papier peint au motif d’araignées, un tour de magie… Son regard aiguisé sur le monde qui l’entoure va encore plus loin : Emily réfléchit au sens, caché bien sûr, de la vie…

  Emily scrute le lecteur de son regard aussi noir que sa silhouette : bienvenue dans son monde « au-delà du miroir ». Dans les yeux d’Emily s’inscrivent ses émotions, ses visions « intérieures ». En rouge, noir et blanc, l’ambiance, revisitant des « classiques », se veut sombre à souhait, et le suspense, ménagé d’une double page à l’autre, est renforcé par les images que l’on découvre en seconde intension dès la couverture, imprimées en brillant ton sur ton sur le fond de la page. Avec son côté gothique enfantin qui explore tous les fantasmes dans la pure tradition d’Halloween, Emily reste une petite fille qui s’amuse à se faire peur, et à entraîner les autres dans son jeu. Un album malicieux, pour sourire dès qu’on le regarde avec un peu de recul, dès 7-8 ans.