Vivre vite

GIRAUD Brigitte

L’amĂ©nagement d’un quartier rĂ©sidentiel de Lyon la force Ă  vendre la maison qu’elle avait achetĂ©e avec son mari, vingt-ans plus tĂŽt. Mais il s’est tuĂ© en moto le jour mĂȘme de la remise des clĂ©s. Les circonstances de cet accident sont toujours un mystĂšre qu’elle ne cesse d’interroger depuis. Un impondĂ©rable aurait-il pu changer la donne : « Et si
 ? »… Â« Et si… ? Â»…

Avec des phrases qui se veulent simples, une Ă©criture facile comme une conversation ordinaire, Brigitte Giraud envisage une vingtaine de scĂ©narios oĂč l’issue tragique aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©e. Ces reconstitutions hypothĂ©tiques et obsessionnelles d’un drame vieux de vingt-ans se veulent concrĂštes, Ă©motionnelles, suggestives pour mieux « exorciser la solitude Â». Elles prĂ©tendent aussi ĂȘtre un regard portĂ© sur les annĂ©es quatre-vingt-dix et le tournant du siĂšcle, avec Internet balbutiant, vinyles et cassettes pour stocker la musique, et surtout absence de rĂ©seaux sociaux. Mais il devrait y avoir dans ce genre d’exercices autobiographiques une certaine exigence… Avec ses Ă©numĂ©rations fastidieuses – les piĂšces dĂ©tachĂ©es des motos ou les plans marketing du constructeur japonais … – ses digressions ressassĂ©es Ă  l’envi sur les souvenirs et le bonheur familial, la romanciĂšre pourtant chevronnĂ©e peine Ă  Ă©mouvoir. (A.Lec. et C.G.)