Violence du moyen

ROUSTAN Arnaud

Aymeric Corbot travaille au Bureau des Lettres Anonymes : il en rĂ©dige pour des personnes dĂ©semparĂ©es par la dĂ©marche ou en mal d’inspiration. Parmi eux, SĂ©bastien Boffret qui, s’étant Ă©pris d’une façon obsessionnelle d’une voisine, vient lui demander son aide. Malheureusement sa folie l’entraĂźne en prison pour vingt-cinq ans aprĂšs le viol de la jeune femme. Une amitiĂ© curieuse se dĂ©veloppe entre les deux hommes ; Aymeric lui Ă©crit et lui trouve d’autres destinateurs pour l’occuper en prison.  Sous forme de correspondance, Arnaud Roustan dĂ©peint d’une plume grinçante ses deux principaux personnages que rien n’élĂšve au-dessus d’une triste moyenne, des gens banals qui s’ennuient dans une vie rĂ©glĂ©e au millimĂštre prĂšs. Le regard pessimiste qu’il jette sur le genre humain pourrait lasser si ce ne sont les traits d’humour noir Ă©maillant son rĂ©cit qui veut dĂ©crire « l’affligeant rĂ©el ». Cette descente dans le nĂ©ant, ponctuĂ©e d’une certaine vulgaritĂ©, aussi consternante qu’elle puisse ĂȘtre se pare de quelques bons mots. En un mot, un rĂ©cit un peu dĂ©jantĂ©. (E.C. et A.Be.)