Veuve noire

QUINT Michel

Ce 11 novembre 1918, Paris est en fĂȘte pour cĂ©lĂ©brer la fin de la guerre. LĂ©onie, trente ans, veuve de guerre indĂ©pendante mais ruinĂ©e, survit en Ă©crivant quelques articles sur l’actualitĂ© culturelle autour de Montparnasse. Elle s’éprend d’un sĂ©duisant ancien combattant, Edgar, reconverti en marchand d’art, qui entrepose chez elle des toiles d’origine douteuse. AssociĂ©e Ă  un jeune photographe gazĂ© Ă  Ypres, elle rĂ©alise un reportage sur de florissantes agences matrimoniales. Lorsqu’Edgar disparaĂźt, les deux journalistes se lancent Ă  sa recherche. L’enquĂȘte rĂ©serve bien des surprises. Abandonnant le Nord (Close up, NB dĂ©cembre 2011), Michel Quint situe cette nouvelle affaire dans le Paris de l’entre-deux-guerres. Il peint avec justesse la liesse du retour de la paix qu’assombrit le cortĂšge des morts, des blessĂ©s, des orphelins. Le bouillonnement artistique du moment, dans lequel il convoque les plus grands, Apollinaire, Modigliani, Breton
, paraĂźt plus plaquĂ©. Dans cette sociĂ©tĂ© en reconstruction entre arnaques, crimes, idĂ©alisme et modernitĂ©, l’hĂ©roĂŻne peine Ă  convaincre. Bien menĂ©e, l’intrigue est mince, mais le dĂ©nouement rĂ©serve une surprise. Le style parigot dĂ©sinvolte, simple et efficace, colle au rĂ©cit. Un polar historique qui trouve sa place dans le contexte du centenaire 14-18.