Vel’d’Hiv’

BOTT François

À Paris, Raymond, professeur de lettres Ă  la retraite, croit reconnaĂźtre un visage connu ; c’est l’occasion de se remĂ©morer le passĂ©, sa jeunesse de 1935 Ă  1942 avec Simon, insĂ©parable ami d’enfance, fils d’un mĂ©decin juif. Le pĂšre de Raymond, lui, Ă©tait concierge du vĂ©lodrome d’Hiver, lieu mythique des annĂ©es trente pour les rĂ©unions sportives ou politiques, univers fascinant pour les deux adolescents jusqu’à ces fatidiques 16 et 17 juillet 1942. Raymond voit alors Simon disparaĂźtre dans la rafle du Vel’d’Hiv’, prĂ©lude Ă  la dĂ©portation massive des Juifs de Paris.

 

On connaĂźt de François Bott son art du portrait, aiguisĂ© au fil de nombreux ouvrages tel Les Ă©tĂ©s de la vie : cinquante-six esquisses pour le roman d’une saison (N.B. juin 1999) oĂč cette pĂ©riode sombre Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e. Construit autour d’un lieu, le vĂ©lodrome, ce rĂ©cit Ă  la fois social, sentimental et historique, est empreint d’une Ă©lĂ©gante nostalgie, de beaucoup de tendresse et d’authenticitĂ©. Le narrateur en dĂ©roule le fil en une Ă©criture limpide et classique, au grĂ© de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires Ă©clectiques et de citations choisies, sans nuire pour autant Ă  la montĂ©e trĂšs progressive de l’émotion.