VEI

ELFGREN Sara B.

Vei est la ran, le hĂ©raut, d’un peuple dirigĂ© par un des Jotnar, les GĂ©ants de la mythologie nordique. Juste avant de se noyer, elle est recueillie par un navire viking, dirigĂ© par un petit prince Ă  la recherche du Jotunheim, la terre des GĂ©ants. Vei les guide vers cette terre de lĂ©gende et elle retourne chez elle, suivie par Dal, un guerrier adorateur d’Odin. Ces deux combattants, ennemis par leur croyance, unis par l’aventure, vont dĂ©couvrir le monde des dieux, de la confrontation millĂ©naire entre les GĂ©ants et les Ases, la haine que se vouent Odin, dirigeant des Ases et Gillingur, reine des gĂ©ants. La guerre a Ă©tĂ© remplacĂ©e par le Meistarilekir, un tournoi sanglant entre les champions de chaque groupe. L’objet du la victoire : le Midgard, la terre des hommes, source de pouvoir.

Vei est l’une des championnes des Jotnar. Jusqu’à lors, les Ases gagnent toujours. Mais cette fois-ci, Loki, fils d’Odin et dieu de la fourberie, a dĂ©cidĂ© de changer les rĂšgles.

L’ouvrage, d’une grande qualitĂ© avec sa reliure et son marque-page intĂ©grĂ©, rassemble et organise les sagas nordiques pour livrer une vision Ă  hauteur d’homme de la mythologie nordique. Tandis que les sagas se concentraient sur les aventures des dieux, comme toute bonne mythologie qui se respecte, on y dĂ©couvre plutĂŽt les aspects les moins honorables de ces dieux nordiques. Leur mĂ©pris des humains, qu’ils considĂšrent comme des troupeaux ou des esclaves faibles, leur soif de pouvoir absolu, leur envie de sang sans fin. L’issue, particuliĂšrement bien amenĂ©e, y voit une incroyable revanche des hommes et de leur alliĂ©s, les Vanes, conquis par les Ases. L’arrogance est partout chez ces dieux et au final, les hommes et leurs reprĂ©sentants y sont reprĂ©sentĂ©s comme plus sages, plus rĂ©alistes que leurs dieux et surtout, plus conscient de leurs faiblesses.

Le dessin est trĂšs agrĂ©able, la colorimĂ©trie lĂ©gĂšrement passĂ©e rappelle les Ɠuvres de fantasy et de science-fiction des annĂ©es 70 et 80. L’Ɠuvre se dĂ©vore malgrĂ© sa taille, plus de 100 pages, et laisse songeur sur cette mythologie, donnant envie de s’y plonger plus profondĂ©ment et de se renseigner.

(MS-PD)