Une ville en temps de guerre

En 1960, la guerre qui se déroule dans les djebels, appelée pudiquement « événements d’Algérie » ou « opérations de maintien de l’ordre », parvient en écho atténué à Oran. On y fait confiance à l’armée pour mater la rébellion, jusqu’au matin où la ville radieuse découvre sur les murs les sigles de l’OAS. Lahouari a dix ans et ce sont ses souvenirs familiaux et scolaires de petit garçon des années 1961 et 1962 qu’égrène Abdelkader Djemaï, passionné par l’histoire de son pays (La dernière nuit de l’Émir, NB juillet-août 2012). Aux évocations d’une enfance heureuse répondent les attentats sauvages, le conflit franco-français et la débâcle meurtrière qui suit la proclamation de l’indépendance. Un jeu de piste émotionnel qui s’attarde, vivant et coloré, sur la vie oranaise, ses couleurs, ses odeurs et ses petits métiers et qui revient sur la guerre, sans apporter beaucoup plus qu’un simple regard d’enfant.