Une affaire d’États

SERVENAY David, MARTIN Thierry

19 octobre 1995. Le juge Borrel est retrouvé mort calciné sur un rocher en contrebas du parking, face à la mer Rouge. Sa voiture y stationne, porte ouverte, avec un bidon d’essence dans le coffre. Depuis la veille, sa femme Élisabeth s’inquiète. Le lendemain, à dix heures, le consul de France lui apprend que son mari s’est suicidé par le feu. Pourtant, elle ne trouve aucune lettre d’adieu. Aucune autopsie n’est réalisée avant de conclure au suicide. Le juge Borrel était conseiller du ministre de la justice de Djibouti et s’occupait des affaires de terrorisme. Le silence du juge peut profiter à « des réseaux de financement occulte concernant la communauté française » ou à des « mafias », Djibouti étant une plaque tournante de trafics d’armes.

 David Servenay est bien renseigné et sait de quoi il parle, il suivait ce dossier depuis le début pour RFI. Ses recherches sont tellement documentées et fiables que le dossier lui est retiré sur pressions politiques. Mais la femme du juge Borrel, juge elle-même, n’abandonne pas. Un entretien avec elle et avec les avocats représentant ses deux fils éclaire sa position. Servenay a réalisé un travail d’investigation exceptionnel.  Thierry Martin, au dessin, s’exprime sans fantaisie mais le sujet ne s’y prête pas. (A.D. et C.D.)