Un peu de désir sinon je meurs.

BILLETDOUX Marie

Vous connaissiez Raphaële Billetdoux, ses corps à corps avec les mots pour approcher au plus près la texture des jours (cf. De l’air, NB octobre 2001). Raphaële est morte, en même temps que celui qui fut son amant trente-deux ans et son mari quelques jours : Paul Guilbert, journaliste, décédé d’un cancer en 2002. Et Raphaële, devenue Marie, autre prénom reçu à la naissance, dans une longue lettre à son éditeur, crie le désert advenu et l’écriture impossible. Elle y fait revivre un homme insaisissable, léger et profond, attaché à sa liberté et respectueux des autres. Il l’admirait et la faisait écrire, ils eurent un fils qui concrétisait l’amour qu’ils ne se disaient pas.  Une fois cette plainte envoyée, une fois sa rage, sa souffrance dites, Marie pourra peut-être retrouver le désir d’écrire, le désir des autres. À la fin, trois textes publiés dans le « Figaro » sur Juliette Drouet et Victor Hugo, sur Simenon et les femmes et sur l’amour charnel dans la littérature donnent un relief particulier à son histoire personnelle, brûlante et pudique à la fois.