Un espion au Vatican : 1941-1945

En juin 1941, un jeune diplomate dalmate est envoyé à Rome pour transmettre au Vatican un dossier dénonçant les exactions commises par les Croates au détriment des Serbes orthodoxes et des Juifs, avec la bénédiction du clergé catholique local. Le dossier récusé par le Vatican, il reste sur place, sous couvert de la Croix-Rouge, jusqu’à la fin de la guerre pour recueillir des renseignements au profit de son administration. Décédé en 2011, le Yougoslave Branko Bokun a relaté, en 1973, dans ce livre autobiographique et satirique, ses souvenirs d’espion en Italie pendant la seconde guerre mondiale. Espionnage est un grand mot pour définir les faits et gestes qu’il relate. C’est plutôt une charge ironique et parfois amère sur les travers, les compromissions et les doubles jeux d’une société cosmopolite, obligée de survivre malgré la guerre, traumatisée par le fascisme déclinant, l’occupation allemande, l’arrivée prochaine des Américains et les prudences coupables du Vatican. Ce récit, mené avec légèreté et alacrité, se veut une satire du monde des espions et de leurs lieux de rencontres. C’est aussi une analyse sociologique de la vie ordinaire en temps de guerre.