Paradoxes. L’Afrique, malgré ses ressources naturelles, rassemble la moitié des pauvres de la planète (en termes de revenu, santé, éducation…). Les villes sont tentaculaires, tandis que l’agriculture d’exportation et le tourisme n’enrichissent guère la population. La colonisation a induit une inégale répartition des terres et des privilèges, dévalorisé la culture africaine, installé une dépendance financière, tracé des frontières sans souci des peuples. Les États désormais indépendants, composés de micro-ethnies insuffisamment solidaires, souvent aux mains d’élites corrompues et peu attentives au bien-être de la population, n’ont pas su consolider la démocratie, la gestion durable des richesses, ni la paix. Le continent peu pollueur est victime du réchauffement climatique.
Wangari Maathai, kenyane, initiatrice du mouvement de la Ceinture Verte (Celle qui plante les arbres, NB décembre 2007), s’adresse à tous. L’avenir du continent, indissociable de celui de l’humanité, est aux mains des Africains qui doivent s’unir. Encore faut-il que les organisations internationales ne les instrumentalisent pas en fonction de l’intérêt des pays développés. Cet essai vibrant, riche, parfois un peu touffu, reprend des idées connues en les illustrant d’exemples concrets, présente des solutions réalistes et prometteuses. L’Afrique peut relever aujourd’hui le défi d’éradiquer la misère tout en préservant l’environnement.