Triboulet le terrible chasseur de fauves

CASSIAU-HAURIE Christophe, HIPPOLYTE

Le baron Félicien Triboulet est un chasseur émérite; pour preuve l’impressionnante collection de trophées qui orne les murs de son salon. Ne manque à la satisfaction de son amour-propre que d’avoir croisé le chemin du fameux lion noir d’Algérie, le plus féroce des animaux. Justement, voilà qu’il a été aperçu près d’un village algérien. Le baron n’hésite pas: malgré son mal de mer, il embarque et traverse la Méditerranée. À nous deux, le lion!

Ce terrible chasseur est surtout le digne héritier de Tartarin de Tarascon. Dès la troisième page, le texte qui célèbre emphatiquement ses exploits laisse des indices (pas si discrets) que les trophées pourraient venir de chez le marchand, et que notre héros est plus habile à se mettre verbalement en scène qu’à agir. Il n’est pas si trouillard; juste pas très doué, comme le démontreront ses tribulations algériennes. Le texte, drôle et pince-sans-rire, le moque subtilement, relayé par les belles aquarelles lumineuses et évocatrices, qui, quand elles ne donnent pas envie de visiter les villages algériens, le tournent gentiment en ridicule, gros, fat et moustachu. Délicieux.