Marié à l’israélite Libi et transi pour elle d’un amour qui n’est guère payé de retour, l’Égyptien Yona s’est trouvé embarqué dans le passage de la Mer Rouge. (Cf. Effervescence, NB septembre 2012), puis dans la longue marche dans le désert, vers le pays « où coulent le lait et le miel ». Entre deux parties de rugby où une pastèque tient lieu de ballon, Nataniel fait du gringue à la coquette épouse du héros. Mais la boisson vient à manquer. Heureusement, Moïse parvient à purifier l’eau délétère d’un chott boueux, en y faisant jeter un tronc d’arbre. Plus tard, il fera jaillir une source du milieu d’un rocher, et montera sur le Sinaï pour y recevoir la Loi. Pendant ce temps, il arrive bien des malheurs à Yona…
Inépuisable source d’idées pour les scénaristes en mal d’inspiration, le récit de l’Exode, une nouvelle fois détourné et laïcisé, fournit la trame d’un récit caricatural, émaillé de clins d’oeil au lecteur et de scènes burlesques. Dominé par les grands yeux verts de la belle Libi, un dessin savoureux et plein de vie dépeint des personnages expressifs, aussi bien dans les vicissitudes quotidiennes de la longue marche, que lors des épisodes oniriques ou mystérieux.