Tours de garde

À la suite d’un stupide accident domestique, Camille, souffrant d’un grave traumatisme crânien, est transportée dans un hôpital de Tours où elle est plongée dans le coma. Son mari et sa fille sont à ses côtés dès le premier jour, trouvant à se loger dans une résidence pour familles. Les semaines passent. Le mari fait de longues marches le matin, et le reste du temps il attend, observe et discute avec le corps médical, avec des proches de malades et se remémore certains instants de sa vie. Camille lutte ; à son réveil, son calvaire n’est pas terminé. En racontant ce difficile épisode de sa vie et de celle de son épouse, Antoine Piazza (Le chiffre des soeurs, NB février 2012) adopte un ton presque tranquille pour résumer ces journées de routine passées près d’elle, semblables à des Tours de garde. On sent derrière ses mots l’inquiétude, voire l’angoisse de savoir si sa femme va s’en sortir, et dans quel état ; mais le récit, accessible, met l’émotion à distance. L’auteur dresse un tableau très humain du monde de l’hôpital – le personnel, les médecins, les malades, les proches – derrière lequel rôde la mort.