L’assassinat du père Jacques Hamel le 26 juillet 2016 dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray à la fin de la messe a été une immense douleur pour Roseline Hamel sa sœur cadette présente ce jour-là dans le presbytère. Mère et grand-mère de quatre-vingt-trois ans aujourd’hui, elle était toujours restée très proche de son aîné aimant et protecteur. En même temps cela a été un coup de tonnerre et une honte indicible pour Nassera Kermiche, la mère de l’assassin de dix-neuf ans, arrivée d’Algérie dans les années 1960 et bien intégrée avec sa famille à Saint-Étienne où elle vit depuis. C’est une famille unie : le père est chauffeur routier, elle-même est enseignante. Ils ont une fratrie de cinq enfants dont trois ont brillamment réussi et le quatrième est autiste. Le dernier, Adel, enfant difficile à la scolarité chaotique, s’est radicalisé malgré toutes les mesures prises par sa famille. Samuel Lieven, journaliste à La Croix, a recueilli avec attention et sensibilité le témoignage bouleversant de ces deux femmes si différentes et si proches. Si c’est Roseline qui a pris l’initiative de leur rencontre avec l’appui de Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, Nassera a répondu avec ferveur à cet acte de générosité « La souffrance est tellement énorme qu’il n’y a pas de place pour la haine ». Le témoignage de ces deux femmes simples et sincères donne, grâce à leur intelligence du cœur, un magnifique message d’ouverture, d’amour et d’espoir. (H.V. et M.S.-A.)
Sœurs de douleur

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