Sinatra et la mafia

CHALMET VĂ©ronique

NĂ© dans un quartier pauvre de New York, Ă©levĂ© dans une atmosphĂšre mafieuse, Sinatra dĂ©bute sa carriĂšre avec l’aide de malfrats qu’il admire. DotĂ© d’une voix d’or et de charme, mais vindicatif, batailleur, amateur de whisky et de femmes, il respecte peu ses contrats, se lie avec les caĂŻds de la Cosa Nostra qui font taire ses ennemis. Devenu le chanteur le plus admirĂ© des États-Unis, de plus en plus sous l’emprise des parrains qui soutiennent sa fortune, il frĂ©quente les casinos, reçoit vedettes du show business et truands. Nuits d’orgie, alcool, call-girls, drogue. Y passent Bogart, Bacall, John Kennedy. En 1960, Sinatra sert de lien entre ce dernier et la mafia pour assurer son Ă©lection. En possession d’une solide documentation qu’elle maĂźtrise bien, l’auteur ne fait de son hĂ©ros ni un monstre ni un faible entraĂźnĂ© malgrĂ© lui dans le milieu de la mafia, et ne se livre Ă  aucun cours de morale. Sans complaisance, mais sans acharnement, elle rapporte gestes, dĂ©marches, manifestations, donne les dates, prĂ©cise les lieux et l’entourage. Un ouvrage qui laisse glacĂ© devant l’ampleur d’un monde dĂ©pravĂ© et les liens entre politique et crime organisĂ©.