Ralentir

LE LAY Delphine, HORELLOU Alexis

Il crachine sur la Bretagne. David, jeune commercial, est Ă  la fois heureux de sa promotion et fatiguĂ© de sa longue journĂ©e. Rejoignant sa petite famille Ă  Douarnenez, il s’endort sur le bord de la route. Une jeune fille le rĂ©veille, s’impose en stop, et les voilĂ  repartis. Mais cette jeune blonde n’hĂ©site pas Ă  se servir de Coca sans payer, prĂŽne les CDD « comme cela je pars quand je veux », lui casse son portable « c’est que du matĂ©riel ! ». FatiguĂ©s de s’engueuler et de rouler, ils s’arrĂȘtent dans une guinguette. Pierrot les accueille, et ils vont dĂ©couvrir des marginaux vivant de leurs jardins. Alors, le travail mĂšne-t-il au bonheur ?  Cette tranche de vie de jeunes adultes ordinaires est prĂ©sentĂ©e comme un documentaire, dessinĂ© Ă  la plume et en deux tons sĂ©pia. David qui est « dans le systĂšme » rencontre des marginaux qui l’ont quittĂ©. Le rythme est comme le titre : lent, mais ralentir n’est-il pas propice Ă  la rĂ©flexion ? Les protagonistes sont heureux de vivre de peu. Inciteront-ils David Ă  refuser sa promotion et passer plus de temps en famille ? Ce plaidoyer pour la remise en question est bien menĂ©, mĂȘme si on regrette que le cĂŽtĂ© utopique n’ait guĂšre Ă©tĂ© approfondi. (Br.A. et Y.H.)