Quelle chaleur allons-nous connaître ? Quelles solutions pour nous nourrir ?

VARGAS Fred

Après le tome 1 de L’Humanité en péril (L’Humanité en péril : virons de bord, toute !, Les Notes mai 2019), le second tome que Fred Vargas consacre à l’écologie imagine les conséquences économiques de la fin des énergies fossiles. Seul avantage : ralentir le réchauffement climatique. Mais face à une fourniture insuffisante d’électricité issue des énergies tant nucléaire que renouvelables, la disparition progressive du pétrole puis du gaz provoquera une crise d’une ampleur inédite et affectera tous les secteurs : l’industrie, l’agriculture et les communications, puisque l’électricité ne remplacera pas à l’identique les moyens de transport thermiques, les machines, tels les tracteurs, et ne suffira pas à alimenter le numérique. Il faudra donc tout repenser en rapprochant les sites de production des consommateurs, et en revenant à la traction animale sur des parcelles plus petites à cultures diversifiées. Censés être éternels, la voiture électrique et le numérique sont aussi condamnés à l’horizon 2050, faute de composants disponibles importés. Et toutes ces mutations radicales nécessiteront des investissements colossaux dans un monde déjà très endetté, provoquant une grave crise financière. L’avalanche de chiffres donne le vertige. Leur précision contredit cependant le caractère aléatoire des projections qu’admet l’auteure. Mais cet ouvrage inventif et catastrophiste remet en cause des idées reçues et alerte utilement l’opinion pour s’adapter à temps et contredire ces prévisions alarmistes qui sous-estiment l’innovation. (L.G. et C.R.P.)