Quand vous pensiez que j’étais mort

BLANCHIN Matthieu

Une fulgurante migraine terrasse Matthieu. C’est une hémorragie cérébrale qui nécessitera une importante opération au cerveau. S’ensuivent 15 jours de coma dont il a gardé des souvenirs d’une précision extraordinaire et qu’il raconte dans un style propre au monde de la BD : des  plongées hallucinées où alternent des images terrifiantes avec des moments d’une immense douceur, des passages dans l’infiniment grand des galaxies puis dans l’infiniment petit des insectes, des cauchemars policiers avec l’enlèvement de sa fille Jeanne, des « Expériences de Mort Imminente », etc. Sorti de ce coma, il restera épileptique avec des crises qui chaque fois le laisseront pantelant. Un psychanalyste malin l’aidera à trouver comment les supporter et vivre avec elles.

Le sujet est dur, ardu, sa lecture demande par moments un réel effort. Mais Blanchin,  en  associant à une construction habile du récit, des crayonnés sombres et des lettrages appuyés, sait faire revivre les phases oniriques de ses divagations. Les passages fantastiques s’expliqueront dans la seconde partie de l’album, grâce à l’enquête qu’il fit auprès de ses proches pour comprendre ce qu’il avait vécu. Il en résulte une belle investigation sur les interactions mystérieuses entre le corps et l’esprit et un intense témoignage humain qui rejoint ceux qui ont vécu une expérience similaire à la frontière de la vie.