Quand les voyageuses découvraient l’esclavage

LAPEYRE Françoise

Au cours du XVIIIe siècle et surtout du XIXe, de nombreuses femmes écrivent le récit de leurs voyages. Aux pionnières, souvent aristocrates, succèdent des femmes aux origines sociales et nationales variées. Toutes croisent des esclaves, mais certaines les considèrent comme des éléments de couleur locale, avant que les suivantes en viennent à réprouver l’esclavage légal et surtout la traite. Ces voyageuses, sensibles aux Droits de l’homme, deviennent abolitionnistes.

 

Fruit d’une importante documentation, ce livre évoque avec clarté les trois composantes du système esclavagiste. La traite orientale concerne les esclaves blancs : serfs en Russie, filles enlevées par les Barbaresques pour garnir les harems. La traite atlantique et le commerce triangulaire arrachent des Africains à leur pays pour les emmener en Amérique et dans les Antilles. Enfin l’esclavage intra-africain capture en Afrique noire une main-d’oeuvre destinée à un vaste marché intérieur. Françoise Lapeyre met en lumière une littérature féminine du voyage non seulement pour son exotisme ou ses qualités d’écriture, mais surtout pour sa contribution essentielle à notre devoir de mémoire.