Prince en pince

PERROUD Benoit

Le prince Guillaume de Malotruy écrase, par mégarde, le crapaud de compagnie d’une sorcière, qui lui jette un sort à son insu. La jolie blonde qu’il épouse bientôt se transforme, au lendemain de la nuit de noce, en créature monstrueuse. Aucun médecin n’y peut rien, évidemment. Guillaume se remarie un peu plus tard avec une jolie rousse: même sort. Au bout de 23 épousées transformées en laiderons, les candidates se font rares. Son conseiller lui dégotte … une poupée. Que l’on se rassure, tout se termine par un éloge de la lecture et de la culture.

 

Les illustrations au crayon accentuent le grotesque de chaque personnage, même les « normaux », et utilisent des teintes sourdes qui soulignent qu’il y a quelque chose de pas très sain dans ce royaume. Et notamment le comportement de ce prince qui passe d’épouse en épouse, tel un Henri VIII boulimique, et enferme les précédentes dans les prisons du chateau. On est un peu gêné du peu de cas qui est fait de ces malheureuses, et par la misogynie de la sorcière qui les punit elles bien plus que le prince – mais ceci est passé sous silence. L’humour d’un texte vif et enjoué peut faire passer la pilule, mais un malaise persiste, même devant la dernière (et la bonne) épousée avec son groin de cochon.