Prendre le large

PEGOT Johan

C’est un petit garçon qui vit au bord de la mer. Une bouille ronde, des cheveux noirs et un regard triste. Son pĂšre est parti. Il l’attend face au large quand, au printemps, arrivent les oiseaux. L’un d’eux, blessĂ©, reste sur la plage ; il le soigne, en fait son compagnon, retrouve le sourire ; mais l’automne est vite lĂ  et les migrateurs repassent
  Avec beaucoup de pudeur, cet album parle du chagrin d’un enfant, d’une absence, celle du pĂšre, sans en expliciter la raison. L’oiseau comble le vide, le temps d’un Ă©tĂ©, puis il part. L’enfant attend Ă  nouveau, sans qu’on sache qui. Le sait-il lui-mĂȘme ? Apprivoiser une absence, c’est mieux accepter les autres. On n’empĂȘche de partir que les cerfs-volants ! La dĂ©licatesse du propos est assortie d’une image aux teintes douces de gris, de beige et de bleu, aux cadrages amples, centrĂ©es sur le visage du personnage ou sur les oiseaux. L’essentiel en somme ! Un bel album d’apprentissage, sans larmes ni excĂšs de discours. (C.B.)