Pipi caca au musée

ANDREWS Sandrine

Une Tahitienne de Gauguin qui fait pipi dans la rivière : tableau discret. Plus audacieux,  La femme qui pisse de Rembrandt : qui l’eût cru ? Brueghel le jeune s’y est essayé aussi. Pour Picasso,l’étonnement est moindre, il joue souvent de la provocation.  Le pipi fait sourire, le caca beaucoup moins et le tabou met du temps à se lever. Mise à part une vision de l’enfer surréaliste de Jérôme Bosch, l’excrément n’apparaît qu’au XXe siècle, souvent de manière provocatrice inspirant le dégoût, sauf avec des artistes comme Kaws qui crée un sympathique bonhomme caca qu’on dirait en chocolat, ou avec la pièce montée de Takashi Murakami où de délicates petites fleurs viennent d’éclore sous un engrais fumant.

Rires, dégoût, étonnement, perplexité, amusement, la visite de ce surprenant musée ne laisse pas indemne, preuve que le pipi caca, une fois franchi l’âge de la maternelle, reste un tabou peut-être plus puissant que le sexe. Pour vous inviter à franchir le seuil de ces lieux indiscrets, une couverture papier toilette trois couches toute en douceur et une superbe lunette à bord doré ! L’éditeur ne manque pas d’humour !