Pèlerinages

BLANCHARD André

Dans ces carnets – l’auteur a choisi cette forme d’écriture qu’il tient de Calaferte, son maître, comme dans ses livres précédents (Contrebande, 2007) – André Blanchard, le provincial, part à la recherche de son histoire, du temps perdu. Du village où rien n’est plus comme avant, l’auteur se balade, à reculons, vers l’internat de Besançon où les « bons pères » l’ont dressé, l’hôpital où mourut son père, le campus de la fac… A Paris qu’il aime, « Paris a toujours le même âge », il musarde au Père Lachaise ; il se fait pèlerin à Blaisy-Bas où repose Calaferte , à la chapelle de Ronchamp.

 

À travers ces feuillets intimes, l’auteur sollicite sa mémoire, confie ses réflexions douces-amères sur le passé et récuse un présent qu’il juge trivial. Le verbe est alerte, familier –  ah, l’argot d’autrefois ! –  et juste : l’écrivain joue avec les mots qui tissent la nostalgie d’une France, d’un temps qui s’en sont allés. Cette détestation du présent, ces excès de passéisme peuvent déranger, mais André Blanchard, « anar-réac », n’est pas en colère, il a besoin de se recueillir.