Peau d’âne et la princesse qui-pue-du-bec

BOTTI Stéphane

Sa marraine annonce à Peau d’Âne, qui vit tranquillement dans les bois, qu’elle doit aller à l’école par décret royal. La fillette n’est pas ravie. A l’école ses camarades de classe sont les princesses des contes et elle sympathise avec Raiponce et Blanche-Neige. Sa maîtresse, gentille et âgée, s’appelle Madame l’Oye. Tout se passe bien jusqu’à ce que Peau d’Âne défende Cendrillon contre les méchancetés de Boucles Parfaites et ses amies : elles la choisissent alors comme cible de leur harcèlement. C’est mal connaître Peau d’Âne que de penser qu’elle ne saura pas se défendre.

Les enfants amateurs de contes verront vite la similitude de ce récit avec leur quotidien. C’est distrayant de retrouver les héroïnes connues dans des rôles d’écolières presque ordinaires. Le ton gouailleur (langage familier et exclamatif) du roman et la vengeance triviale de Peau d’Âne en amuseront certains, d’autres pourront trouver cela un peu trop caricatural et facile. Le livre met en garde, dans une deuxième partie, contre le risque d’abus de pouvoir : Peau d’Âne devient presque semblable à son harceleuse. Si la leçon n’est pas inutile, le roman n’est cependant pas très raffiné sur le plan psychologique. (M.D. et A.D.)