Pas de cadeau pour les bêtes

MARTÍN Paul, LOUCHARD Antonin

Les animaux de la forêt sont sans illusion ; ils savent qu’à Noël, ils ne reçoivent jamais de cadeaux. Mais, drelin, drelin, drelin, le traîneau du Père Noël, tiré par les rennes, passe à toute vitesse dans la neige et un paquet tombe au sol. Le blaireau est le premier à le repérer, le lapin arrive en courant, l’écureuil aussi. Le rouge-gorge se croit malin en chantant l’événement à tue-tête et tous les animaux se retrouvent réunis et tiennent conciliabule. Qui va ouvrir le cadeau ? Pourra-t-on le partager ?  L’image joue à merveille sur le suspense ; elle passe d’un paysage de neige désert à la présence sur le sol blanc du paquet avec son ruban rouge puis à l’arrivée progressive des animaux jusqu’à la forêt ; jusqu’à l’attente de minuit, moment fixé pour l’ouverture de la boîte. La curiosité, la perplexité, les rêves, l’agacement : les regards, les attitudes sont expressives à souhait. Petite leçon de démocratie, de morale aussi, car après tout Noël, c’est avant tout une fête, peu importe le cadeau. Ce serait presque banal, si la chute inattendue n’était pas hilarante. (A.-M.R.)