Partir, Calcutta

SIGAUD Dominique

« Il y a dans ce que je suis, comme elle, Calcutta, des palais Ă  l’abandon
 » Cette phrase initiale annonce l’approche de Dominique Sigaud, journaliste, Ă©crivain (Conte d’exploitation, NB fĂ©vrier 2011), partie pour un sĂ©jour indien : une ville lentement apprivoisĂ©e par un moi omniprĂ©sent. Émotions, sensations, vibrations, attentes, souvenirs accompagnent la dĂ©couverte du rĂ©el, hors chemins ordinaires, bien sĂ»r. Et pour mieux se regarder vivre dans ce chaos organisĂ©, elle alterne premiĂšre et troisiĂšme personne, elle et je. La voici qui s’installe dans un quartier populaire – le marchĂ©, les gens, les bruits, le rythme de la vie –, dirige deux ateliers d’écriture, marche, fait des confĂ©rences, traverse le pont oĂč passent chaque jour cinq cent mille Bengalis, longe les berges du fleuve
 Marguerite Duras s’entend dĂšs les premiĂšres phrases et devient omniprĂ©sente, trois reprĂ©sentations d’India Song s’organisant. Venue pour Ă©crire, l’auteur repart, dĂ©chirĂ©e, rapportant quelques notes. Partir, Calcutta est rĂ©digĂ© au retour, symbiose sophistiquĂ©e d’une Ă©criture magnifique et fortement Ă©vocatrice, entre une femme et une ville-monde.