Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance

HØVRING Mona

Ella et Martha sont deux jeunes sœurs élevées comme des jumelles. Martha a fui la famille pour suivre un homme mais elle revient brisée et en dépression nerveuse. On lui prescrit du repos, Ella est chargée de l’accompagner dans un hôtel de montagne où les deux jeunes filles vont vivre un séjour hors du temps. Cependant la belle complicité qui liait Martha, jolie et fantasque, à Ella la sensible a disparu avec l’enfance.

Roman d’atmosphère au charme désuet. Ella, la narratrice, s’imagine d’ailleurs dans un village alpin d’Europe Centrale alors que l’hôtel se situe dans une bourgade de Norvège. Elle aime bien transformer la réalité au point que le lecteur lui-même a l’impression d’être dans un établissement du début du XXe siècle où évolueraient des jeunes filles d’autrefois. Les références littéraires notamment à Stefan Zweig renforcent ce côté suranné. Atermoiements du cœur, états d’âme, rencontres amoureuses, sororité font le sel de ce récit. D’une écriture délicate, ce roman très agréable à lire ne se comprend pas si facilement, il faut accepter de savourer cette prose subtile et poétique avec sa part de mystère. Mona Høvring a reçu le Prix de la Critique norvégienne. (F.E et A-M.D)