Outrage.

LE GUILLEDOUX Dominique

Fabien, ingĂ©nieur du son, travaille au Liban pour un film. Fils acculturĂ© d’un cheminot, il apprend que son pĂšre est victime d’une attaque cardiaque et dĂ©cide de recueillir pour lui des sons du monde. Tel est le scĂ©nario, que l’on peut tenter de dĂ©gager de ce vĂ©ritable cyclone. Au fil des pages, l’enfance de Fabien fait de brutales irruptions entre amants, voyous, gigolos, fumĂ©es, cocaĂŻne et coups de couteau. Depuis Ernesto, le gitan, qui le sĂ©duit et lui apprend Ă  « baiser » les garçons sur des tas d’ordures ou devant des foetus de siamois, et Matteo, le Corse, dont il fut Ă©perdument Ă©pris, c’est un tourbillon incessant de came et de mauvais trips qui conduisent Ă  la folie. On aurait pu espĂ©rer que l’objectif du romancier, reporter au « Monde » et auteur d’un roman-reportage sur la TchĂ©tchĂ©nie (Si je mourais lĂ -bas, N.B. juin 2003) serait de rĂ©vĂ©ler la rĂ©alitĂ© et la diversitĂ© d’un monde de paumĂ©s en marge d’une sociĂ©tĂ© qui les broie, mais Dominique Le Guilledoux met tant de complaisance dans les scĂšnes sexuelles et les dĂ©lires violents que l’on ne parvient pas Ă  dĂ©fendre cette hypothĂšse.