Oiseau est mort

FISSCHER Tiny, STARREVELD Herma

PremiĂšre double page : un oiseau est Ă©tendu, raide, ventre et pattes en l’air 
 Un autre, au long bec, dont la tĂȘte seule dĂ©borde sur la page, penchĂ© sur lui, constate et relaie l’information aux amis qui arrivent sur les lieux. Effectivement, «  Oiseau est mort ! ». Commencent alors les interrogations et rĂ©flexions. Est-ce qu’il ne dort pas ? Peut-on pleurer ? Qui va s’occuper de l’enterrement ? Les uns et les autres se souviennent, pas toujours en bien. Puis vient la cĂ©rĂ©monie avec un petit discours et mĂȘme une chanson car Oiseau aimait la gaitĂ©. Et enfin, autour d’une collation, s’ouvre le temps de la MĂ©moire.

Ce titre frontal d’album annonce l’esprit de son contenu. Un formidable texte, court, enlevĂ©, direct et sans pathos, Ă  niveau d’enfant, mĂȘme des plus petits. La rĂ©alitĂ© est lĂ  avec les phases et dĂ©roulements du deuil. Rien n’est omis, les questions-rĂ©ponses des oiseaux entre eux sont celles de tous et dĂ©mystifient le cĂŽtĂ© « tabou Â» de la mort. Les talentueuses et inventives illustrations d’oiseaux – patchwork mixte et colorĂ© de peinture et collages – sur un paysage par ailleurs dĂ©solĂ©, apportent une fantaisie bienfaisante et une note d’humour. Un remarquable album Ă  quatre mains, qui renouvelle avec bonheur le corpus existant sur le thĂšme. (M.-T.D)