Ô chevaux, la lumière est pourtant innocente

FURUKAWA Hideo

Lorsqu’il apprend le cataclysme qui vient de ravager sa région natale de Fukushima, Furukawa se trouve incapable d’exprimer ses émotions. Choqué par le drame et alors que s’impose à lui le parallèle avec des personnages d’un précédent roman situé sur les lieux du sinistre, une voix intérieure le pousse à se rendre sur place. Un voyage vers l’inconcevable effectué avec trois amis. Le romancier, imprégné de l’histoire japonaise et écrivain de l’animalité, est un familier des mondes invisibles. Après Alors Belka, tu n’aboies plus (NB avril 2012), ce livre de réflexions dans lequel on progresse lentement tant on a à apprendre, mêle fiction, projets et souvenirs. En apparence chaotique, il cerne le temps fracassé, les lieux défigurés, mais sa force vient du passé et des mythes fondateurs. Du Kojiki qui révèle la nation japonaise aux chevaux de Sôma, l’auteur fait entrer en résonance Japon traditionnel et Japon actuel, chevaux combattants et chevaux survivants, car si la mort existe, rien ne meurt vraiment.