Noir comme la nuit, rouge comme le sang (Deadwood Dick ; 1)

MASIERO Michel, MASTANTUONO Corrado

Après la guerre civile qui a libéré les Noirs, leur donnant le droit de n’en avoir aucun et de continuer d’être persécuté, coursé par une partie du village où il réside, Wiliford prend la poudre d’escampette poursuivi par une meute de Blancs. Dans sa fuite, il rencontre Cullen, Noir comme lui, mais qui regrette son poste de majordome dans une plantation du sud. Dick, puisque c’est le nouveau nom qu’il donne, accompagne Cullen qui veut rejoindre le régiment des Buffalo Sodiers constitué uniquement de Noirs à l’exception du chef de régiment, le colonel Hatch. Il se trouve que ce colonel est intelligent et qu’il aime ses cavaliers de couleur ce qui est assez singulier dans cette époque troublée. À l’occasion d’une patrouille de contrôle du territoire a priori calme, Dick et Cullen, avec quelques hommes, sont élus pour la corvée de bois, pendant que le reste de l’escouade continue sa route. Pas de chance, c’est le retour inattendu des indiens, bien énervés et qui vont se faire un plaisir de décimer la petite troupe, mais Dick et Cullen vont s’en sortir grâce à la providence ou la lassitude des indiens, au choix. Pour Dick c’était bien sympa l’habit militaire mais finalement il décide de repasser à la vie civile, choix judicieux pour conclure ce tome 1 de 3.

Réjouissant, jubilatoire, ironique, cynique, drôle cette BD nous entraine sans difficultés dans les pas de Dick qui n’est pas que roublard, qui n’est pas que héros. Le scenario de Masiero d’après l’œuvre de Lansdale, lui-même inspiré par les aventures de Nat Love, cowboy afro-américain ayant réellement existé, est bien ficelé et l’on y plonge avec plaisir. Tas de cerise sur le gâteau le dessin de Mastantuono est un pur bonheur, le traitement en noir et blanc parfaitement maitrisé nous rappelle les grands Fumetti italiens des années 60. À déguster sans réserve.

(PD-MT)