Niet camarade.

STEINHAUER Olen

En 1956, Staline est mort, ses crimes ont été dénoncés, les prisonniers sont sortis des camps. Les Hongrois s’agitent. Parmi les inspecteurs de la brigade criminelle d’une démocratie populaire anonyme, Ferenc Kolyeszar a la particularité d’être aussi écrivain. Il est actuellement en panne d’inspiration et son couple est en crise. Dans la capitale, l’atmosphère s’alourdit. Au commissariat, un officier russe – sûrement du KGB – s’installe. Trois meurtres sont commis : le coupable, un peintre récemment libéré, s’est vengé de ses dénonciateurs et spoliateurs. Mais la réalité plus complexe fait remonter à l’assassinat, non élucidé, d’un policier pendant l’occupation soviétique. Ferenc résout aussi, à sa façon, le cas d’un apparatchik. Les affaires se mêlent, parfois au détriment du suspense.  Ce roman d’Olen Steinhauer est le deuxième d’une série de cinq se passant dans le même cadre. Les enquêtes ne peuvent être dissociées du contexte politico-social étouffant, très bien rendu grâce à la sobriété du style : vie quotidienne terne, suspicion généralisée, intimidation, enfer des camps, inhumanité… Bienvenue au sein d’un état totalitaire de l’époque.