Ni vivants ni morts

MASTROGIOVANNI Federico

Depuis une dizaine d’annĂ©es les disparitions forcĂ©es (trente mille) n’ont cessĂ© de s’accroĂźtre au Mexique. Devant l’ampleur de ce phĂ©nomĂšne, une enquĂȘte approfondie est menĂ©e pour comprendre son articulation et ses rĂ©percussions au sein de la sociĂ©tĂ© civile. À travers des entretiens auprĂšs des familles de victimes, d’associations des Droits de l’homme, d’avocats, de journalistes, elle met en relief les causes et les effets de ces disparitions. Ce phĂ©nomĂšne importĂ© d’Argentine, qui trouve son origine dans l’Allemagne nazie, basĂ© sur la stratĂ©gie de la terreur et de la violence, se gĂ©nĂ©ralise dans tout le pays et principalement dans les zones aux ressources Ă©nergĂ©tiques naturelles. Federico Mastrogiovanni, journaliste-reporter italien, spĂ©cialiste des conflits en AmĂ©rique latine, dĂ©nonce des disparus « criminalisĂ©s » et des familles dans la souffrance, abandonnĂ©s par les institutions. Il fait le portrait d’un pays terrorisĂ© oĂč l’État ne joue pas son rĂŽle de dĂ©fenseur des droits, Ă©tant souvent lui-mĂȘme impliquĂ© et utilisant la lutte contre la drogue pour crĂ©er un Ă©cran de fumĂ©e. Un livre saisissant, couronnĂ© en 2015 par le prix Pen Mexico et le Prix national du journalisme.