Ni d’Ève ni d’Adam

NOTHOMB Amélie

Amélie Nothomb a quitté le Japon à l’âge de cinq ans, y est retournée seize ans plus tard. Dans Stupeur et tremblements (NB octobre 1999), victime de harcèlement moral, elle racontait sa douloureuse expérience d’employée dans une grande entreprise. En même temps, elle vivait une belle histoire d’amour avec Rinri, jeune Tokyoïte, « riche, gentil, drôle et intéressant », auquel elle était censée apprendre le français. Elle découvre ainsi, avec une stupeur amusée, le comportement d’un Japonais de milieu aisé face aux problèmes de la vie quotidienne, familiale, sociale, ses réactions parfois singulières, souvent désarmantes. Avec son style si particulier (la description de son ascension du mont Fuji est étourdissante), ses phrases percutantes, un humour qui fait mouche, elle analyse aussi et sans indulgence son propre comportement. Lorsque Rinri lui demande de l’épouser, seule la fuite la délivre de sa peur panique du mariage. « Pour aimer, j’ai besoin d’être libre » avoue l’héroïne.