Monologues de la boue

Une jeune femme effectue trois longs périples aventureux, à pied, sac au dos, et note quotidiennement ses impressions. L’été 2011, elle part de Boulogne-sur-Mer et aboutit vingt-deux jours plus tard à Vittel. Puis elle va de Commercy à la frontière suisse du Jura. La boue l’accompagne et ses rencontres sont rares et décevantes. Enfin pendant l’été 2013, le troisième voyage, différent, relate son cheminement à travers l’Espagne sur la dernière étape du pèlerinage de Compostelle. On ignore ce qui pousse la randonneuse à partir sur les routes, sinon son amour pour la nature et sa curiosité pour les autochtones dont elle capte des bribes de conversations au hasard des cafés ouverts. Le style de ce carnet est particulier : des phrases très courtes, parfois sans verbe et inachevées, décousues, prises à la volée. Le troisième récit est plus personnel : la voyageuse semble tenter d’oublier la séparation d’avec une femme aimée, cherchant toujours un sens à sa vie à travers des paysages envoûtants et des contacts avec les pèlerins. L’emploi du « tu » met de la distance entre l’auteur et son monologue. Un petit livre entre réalisme et poésie, déconcertant et inabouti parce que flou et empreint d’une incertitude inexprimable.