Michel Ocelot, bricoleur de génie du dessin animé

DEMAY Olivier

C’est seulement à 55 ans que Michel Ocelot connaît la célébrité avec son premier film d’animation Kirikou et la sorcière, dont le graphisme stylisé rend parfaitement l’identité de l’Afrique. Il a acquis en Guinée-Conakry, pays de son enfance, les contrastes et les couleurs. Doué en dessin, il croque la vie quotidienne des Africains. Mais il rêve de représenter un monde de silhouettes où disparaîtraient les notions de noir et de blanc, formes de racisme. Bercé de contes, il s’invente des histoires et puise son nom dans la rencontre improbable du magicien d’Oz et du chevalier Lancelot. Il pratique les Beaux-Arts et excelle dans toutes les techniques. Il poursuit son rêve de faire du cinéma d’animation en donnant vie à ses silhouettes de papiers découpés, aux yeux évidés. Filmées à contre-jour, elles donnent mouvement aux lèvres. Il enregistre les voix en Afrique pour retrouver la musicalité du verbe. Conteur de génie, il imagine un dialogue culturel entre Orient et Occident, comme dans Azur et Asmar. Princes et princesses, ainsi que Princesses et dragons séduisent tous les publics qui se laissent entraîner dans la magie du conte.