Mes inconnues : Solange, Denise, Mado

Trois femmes, trois prénoms hantent le narrateur. Il éprouve le besoin obsessionnel de les faire revivre dans l’histoire familiale depuis 1910-1920 jusqu’aux années 1950 et recrée un passé impossible à cerner. Il y a Solange, irrésistiblement attirée par les hommes, qui part danser le samedi soir avec ses amies. Il y a l’adolescente Denise, grand-tante du narrateur, malade et solitaire, qu’on emmenait à Nice dans l’espoir de la guérir. Il y a enfin la mystérieuse Mado, « la grande amie de ta grand-mère », lui disait-on.

Dans Chiens de cendres (NB novembre 2004), Alain Defossé explorait les hésitations d’un homme prisonnier de son passé. Ici on retrouve des choses et des êtres engloutis dans l’oubli en une alternance d’images et de sensations. Souvenirs et imaginaire sont mêlés dans un style dépouillé et ramassé, par moments hyperréaliste, qui parvient à dépeindre sensualité, souffrance et nostalgie avec force et poésie.