Mes chats écrivent des haïkus

SHINBÔ Minami

Un recueil de 26 haïkus écrits par ses chats, annonce Minami Shinbô en guise d’ouverture. Deux chats, l’un noir, l’autre blanc et noir, méditent du haut de leur existence de félins heureux, sur les menus moments qui donnent sa couleur à leur existence. Ils sont  jouisseurs, curieux, joueurs ou rêveurs, comme tous les chats, mais ils écrivent des haïkus comme peu de chats sans doute, même au Japon : le blanc d’un nuage, le bleu du ciel, la rencontre d’une libellule ou d’une cigale, l’odeur de la menthe-poison, les « regards supérieurs des tournesols », tout est matière à mise en mots pour cristalliser une émotion, un étonnement ou un clin d’oeil littéraire.  Dans chaque double page, le dessin stylisé dit l’essentiel tant les mimiques des chats ou leurs silhouettes sont variées et expressives, au point que certaines images se passent de texte.  Les haïkus sont d’inégale valeur. Défaut de traduction peut-être, complétée par quelques pages de notes judicieuses en fin d’ouvrage pour ceux qui n’oseront pas se laisser tout simplement entraîner dans une immersion poétique qui reste dépaysante. (C.B.)