Mato Grosso

MANOOK Ian

PĂ©tropolis, avril 2006. L’Ă©crivain Jacques Haret se rĂ©jouit d’ĂȘtre invitĂ© dans la ville oĂč mourut Stefan Zweig pour parler de son « Roman brĂ©silien », inspirĂ© par ses aventures de jeune homme dans le Pantanal, au Mato Grosso, trente ans auparavant. Il est fort surpris d’ĂȘtre accueilli par un ancien policier, son ennemi jurĂ© d’alors. Le rendez-vous littĂ©raire attendu tourne au traquenard implacable prĂ©parĂ© par un homme qui n’accepte pas le portrait que le romancier a fait de lui. Et qui le somme de lire Ă  haute voix son roman, sous la menace d’un revolver
  AprĂšs une trilogie policiĂšre en Mongolie (Les Temps Sauvages, NB avril 20015), Ian Manook poursuit dans la veine exotique. Il Ă©crit de belles pages sur les expĂ©ditions de prospection dans des conditions extrĂȘmes au milieu d’une nature superbe mais hostile. L’aventure trĂšs noire du roman passionne plus que le face-Ă -face ultĂ©rieur des deux protagonistes vieillissants qui se disputent (Ă  mort) la responsabilitĂ© de faits anciens et de leurs consĂ©quences : crime passionnel, dissimulations politiques, suicide. LĂąchetĂ© et manipulation : leurs joutes mortifĂšres finissent par lasser. Avec cette vengeance d’un personnage utilisĂ© dans un roman, l’auteur a-t-il voulu dĂ©noncer le pouvoir de l’écrivain s’appropriant la vie des gens ? (T.R. et B.Bo.)